- garite
- Garite, f. penacut. Proprement est un lieu de refuge et sauveté en un desastre et desroute. De là vient que Garite se prend pour fuyte, parce que la fuyte est un refuge, rempart, et sauveté au desconfit. Selon ce on dit, Prendre la garite, et fuyr à vau de route, Garite se prend en cette energie de signification pour le donjon d'une forteresse, où la garnison forcée fait sa finale retraicte. Se prend aussi pour une route destournée qui meine à l'escart. L'Espagnol dit Guarida, pour defense, amparement, rempart. Propugnaculum. Au Romance De la batalla de las navas de Tolosa: Do està el Miramamolin El rey Alfonso venia, No puede romper los moros que tiene por su guarida. A ce peut rapporter le mot guerir et guerison, que le Languedoc et nations adjacentes escrivent et prononcent garison et garir, qui est venir à sauveté et à retraicte d'une maladie. On escrie aussi gare, gare, à ceux à qui l'on denonce de se mettre à sauveté d'un danger. Et l'Allemand dit bewaret. Celuy qui est à sauveté et seureté, et bewaret ort, pour refuge, ce que le François prononce guaret: et si le mot de Guarite vient de là, on ne faudra point à dire guarite estre un lieu fortifié et de seure retraicte, veu que ledit Allemand dit bewaren, pour fortifier et rendre seur un lieu.
Thresor de la langue françoyse. Jean Nicot.